"La grève paralyse la France" entend-on beaucoup.
Ma la grève fait aussi beaucoup de bien. Car comme tout
évènement disruptif, la grève stimule la créativité humaine, la "débrouille". Elle aide aussi à changer les habitudes, qui en avaient peut-être un peu besoin. Au final, ça fait du bien: voici 5 exemples.
1) La grève a permis à
de nombreux Français de se rendre compte qu’ils se déplaçaient trop souvent ou de
façon trop inefficace, par habitude. Ils
ont découvert qu’ils ont bel et bien "le choix" de minimiser des
déplacements, voire de les éviter. Certains trains étaient même quasi-vides: un nombre incalculable de déplacements et d'heures perdues a ainsi pu être évité. Cela s’appelle "l’évaporation" des
déplacements: on se débrouille autrement.
2) La grève à mis les
Français sur les pédales. Beaucoup de
Français hésitaient déjà à tenter le vélo, mais il était encore trop difficile de quitter ses habitudes. La grève, et l’aide d’associations comme FARàVélo,
était le coup de pouce qu’il fallait pour aider les Français à sauter le
pas et à enfourcher un vélo. Une occasion en or pour découvrir qu’ils habitent
à moins de 30 minutes à vélo de leur travail, souvent sans le savoir. Ces nouveaux "vélotafeurs" auront du mal à abandonner cette nouvelle liberté de mouvement après la grève. Surtout avec toutes ces nouvelles pistes cyclables qui sont arrivées depuis les dernières années.
3) Depuis la grève,
les automobilistes voient les les vélos. Avant, ils étaient tous coincés dans leur embouteillage
mais faute d’alternative ils croyaient qu’ils n’avaient "pas le
choix". Le faible nombre de cyclistes qui passaient n’était pas suffisant
pour mettre en question leur choix de rester bloqué au volant. Mais depuis la grève
ils se font doubler par des centaines de cyclistes, ce qui a amené de nombreux
Français à se mettre à vélo aussi. Et ils ne voient pas que les cyclistes, mais
aussi les nombreuses pistes cyclables
qui étaient apparues sur la chaussée sans qu’ils s’en aperçoivent !
4) Les entreprises qui
hésitaient à mettre en place le télétravail, l’ont finalement fait sous la
pression de la grève. Les espaces de
coworking ont fait le plein. Des milliers d’employés (et d’employeurs) ont
découvert que l’on peut éviter 1h30 de temps de trajet par jour en moyenne sans
réduire l’efficacité des employés. Imaginez la qualité de vie gagnée et la
quantité gigantesque d’émissions de co2 évitée !
5) La grève a aidé
des commerces en banlieue. Car
faute de moyen de transport confortable, les habitants sont restés chez eux et ont
consommé localement. Au lieu de se déplacer pour sortir à Paris, ils sont allés au restaurant à côté. De nombreux commerces locaux en banlieue ont fleuri, et pas seulement les
vélocistes !