Sunday, December 4, 2016

Bas Eickhout: What climate negotiations are worth

The real cause of climate change is not too many CO2 emissions, but too little political will. But the Paris Agreement is a political document that will help change that. That is the message of “Climate Mores” by Bas Eickhout, a Dutch Member of the European Parliament.

To illustrate the lack of political will, Eickhout recalls an awkward statement of the Dutch Prime Minister Marc Rutte: “Vision is as the elephant that obstructs the view. If vision is a blueprint for the future, then everything liberal in me opposes this”. Rutte meant to say that we can only make change if we keep our minds open, by letting go of old certainties and building on new ones. Like the certainty that change will also have to come from society itself. Eickhout qualifies this statement ironically as an easy “thumbs up from the sidelines” of the climate negotiations. Leaving it up to private partners without showing private partners the way.

Often private partners themselves also lack an open mind and a vision on what the way to less CO2 emissions should look like. Because they apply a rule that prevents them from being creative and effective: only mind your own business. Example: a chemical company like BASF should not interfere with CO2 emission norms in the car industry. But stricter CO2 emission norms for cars would require the car industry to make their cars lighter. And guess where the car industry will find the lighter materials? Right, in chemical companies like BASF. So it would very much make sense for BASF to look into this sustainable development model. Especially if governments had a long-term vision that would support and nudge the car industry in that direction at the same time. Win-win.



But least 4 reasons prevent the Dutch government from developing such long-term vision for climate change Eickhout writes. Firstly the Netherlands is less motivated to change because it literally sits on a natural gas bubble. Secondly we are cheap: we prefer ideological debates when they are not costly, like promoting LGBT rights. Thirdly we became dependent on the benefits of a heavy fossil industry which benefits itself from an excellent port infrastructure in Rotterdam for cheap steel, oil and coal transportation. And fourthly in the Netherlands climate change is doubted more than elsewhere because the climate skepticism in the US media are echoed in the Dutch media.

Nevertheless Eickhout’s book is very positive, thanks to the diplomatic breakthrough in Paris last year. Many compliments for France which accomplished what Copenhagen failed to do: bring the world’s biggest polluters China and the US on board of a binding climate agreement. Yes it binds governments to only voluntary emission reductions. But also to a clear 2°C target and to the obligation to update the world every 5 years on what they concretely do to reduce climate change. Fossil giants can no longer hide behind the argument that other fossil giants should make an effort too, because the agreement is global.

I personally tend to insist a lot on changing our own mores and behavior to fight climate change. But after reading Climate Mores I understood better that change can only come from society if governments guide and back up the green energy transition with a long-term vision and long-term measures. Because changing mores is too difficult as long as the main question of the market remains unethical: if the money is quick and easy and not if it’s clean.

Le PLU de Fontenay-aux-Roses : voici ce que je crains

La grande question du moment à Fontenay-aux-Roses est la suivante : le projet du Plan Local d'Urbanisme (PLU) livre-t-il notre ville en pâturage aux promoteurs densificateurs ou pas ?

Dans l’extrait vidéo suivant, M. le Maire nous rassure : il dit que le PLU est un dispositif « extrêmement protecteur » qui, au contraire, permet de préserver le charme de notre ville:


Dans ce blog je veux exprimer les raisons pour lesquelles une partie des Fontenaisiens – dont je fais partie – ne croit pas que le PLU offre cette protection suffisante.

Pourquoi le PLU est un changement plus radical qu’on ne le pense

Je veux bien croire M. le Maire lorsqu’il dit que les zones du nouveau PLU sont « à peu près les mêmes » que l’ancien (appelé le POS). Mais le problème n'est pas là. Car ce qui change, ce sont les règles qui définissent les règles à l’intérieur de ces zones. Ces nouvelles règles, si elles sont adoptées, permettront désormais aux promoteurs de construire doublement plus  :

plus large car le PLU change entre autres la règle qui définit la proportion entre espaces verts et espaces construits, comme je l’explique dans cette vidéo :


plus haut car le PLU autorise des hauteurs plus importantes qu’avant, comme M. Alain Delahaye l’explique de façon on ne peut plus claire et visuelle dans cette présentation :


Ce « doublement plus » double notre crainte, à savoir celle de voir notre ville transformée en un Plessis-Robinson bis et de perdre ce caractère historique, diverse et à taille humaine de notre ville.

Que M. le Maire répond-il à nos craintes?

Dans les débats publics, M. le Maire y a répondu ceci : ne vous inquiétez pas, nous sommes attachés comme vous au charme de notre ville et au caractère village de notre centre-ville. Donc si le projet d’un promoteur défigurerait une rue ou un quartier, nous ne le validerons pas tout simplement.

J’apprécie cette protection orale, mais selon mes informations elle n’est pas légale et donc ne peut être exercée. Je m’explique : selon mes informations – et ce blog a pour but de les vérifier car ensemble nous savons plus que tout seul – M. le Maire ne peut interdire un projet que s’il n’est pas conforme aux règles du PLU. Et il se trouve que ces règles permettent tout à fait de construire plus en largeur et en hauteur !

Je ne peux donc qu’être inquiet. Surtout que les exemples hypothétiques montrés dans la présentation de M. Alain Delahaye sont déjà en train de devenir réalité chez nos voisins.

Ce que je crains: quelques exemples concrets

Regardez par exemple ce que j’ai vu ce dimanche matin en courant sur la coulée verte à Sceaux : un immeuble de 5 niveaux rasant la coulée verte ! Bien sûr l’immeuble sera plus joli une fois habillé. Mais pour moi ce volume privatif dégrade fortement la source de bien-être public que nous avons construite en aménageant la Coulée Verte :




Et prenons l’exemple de la place du Général de Gaulle : si nous acceptons le PLU tel quel, ce joli enchaînement de petites maisons caractéristiques et diverses sera amené, à terme, à disparaître au profit d’un « front bâti » de 15 mètres de hauteur (la ligne orange dans la photo) :




M. le Maire a répondu aux observations de ce type en disant que « ce ne sont que des possibilités théoriques que nous créons, cela ne veut pas dire que nous allons effectivement construire de grands immeubles partout ».

Cette répose ne fait qu'agrandir mon inquiétude car elle semble confirmer ce qui nous attend. Je ne peux que répéter mon inquiétude: même si ces immeubles théoriques ne seront pas construits demain, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut créer la possibilité de le faire aujourd’hui. Car pourquoi créer une possibilité aujourd’hui pour quelque chose que l’on ne souhaite pas pour demain ? Surtout si demain on pourra toujours remodifier le PLU par endroits si tout le monde est d'accord.

Qu'est-ce qu'il faut alors pour demain à Fontenay-aux-Roses ?

Je comprends bien aussi qu’il faut développer et moderniser la ville et j’apprécie sincèrement la volonté de la Mairie dans ce sens. Je le vois d’ailleurs sur la place de l’Eglise, avec plaisir en ce qui me concerne.

Mais je pense aussi qu’il faut préciser mieux et ensemble les limites de ce développement dans le cadre d’un travail approfondi avec les Comités d’Habitants.

Pour anticiper ma contribution de membre du Comité des Habitants Parc Centre-Ville à ce débat, voici quelques observations :
  • autant je trouve l’immeuble où se trouve le magasin La Vie Claire dans la rue Boucicaut réussi et harmonieux ;
  • autant je peux aussi accepter, dans le cadre du développement de la ville, un immeuble de 4 niveaux qui fermerait la Place du Général de Gaulle ;
  • autant je pense cependant qu’il faut préserver l’ensemble de petites maisons caractéristiques et diverses qui font le charme de cette place, même pour 2086 (quand je mangerai les pissenlits par la racine mais lorsque d'autres Fontenaisiens auront le droit, eux aussi, de bénéficier d'un centre-ville caractéristique, historique, diverse et à taille humaine).

Je propose donc d'entamer un travail comme celui-ci sur toute la ville ensemble avec les Comités d’Habitants pour dissiper les craintes et pour dessiner un avenir équilibré et confiant pour Fontenay-aux-Roses.


@Oosterenvan

Saturday, December 3, 2016

4 things International Organizations do which Facebook cannot do

I love to sing “Imagine” by John Lennon. It gives me goosebumps. But are we able to build a global community that is capable of sharing and solving global challenges in the real world? 

Let’s be realistic: global citizenship and solidarity doesn’t exist that much. This picture shows that comically and dramatically well:


Climate Change
This picture shows us making our boat sink by changing the climate and still acting as if the danger (the sinking) is only going to hit “them”, not us. We may understand that we’re all going to suffer, we just don’t feel it that way. That’s why the Paris Climate Agreement was not able to commit governments to cut co2-emissions enough to keep our global home from warming more than 2°C. We only agreed on good intentions that still add up to a staggering temperature increase of 2,7°C which is a recipe for, well, lots of bad, bad news. 

How come it is so difficult for the human population to build a global community?

I think because we are not global citizens but local citizens; at best we are “glocal” citizens. We may be able to think global, but we can’t be and feel global. If we were suddenly threatened by Martians we would probably feel global enough to put our money and armies together to do something, but for the moment we don’t.

Brexit
Our thoughts, our feelings and our intentions to do something are always rooted in a much smaller community that is not “the world” but a local community like our relationship, our family, our school, our city, our region or our country - no wider than that. That is how the Brexit could happen: the Brits didn’t feel European enough to justify the bill they had to pay to Brussels every month. Interestingly the opposite is true for the bill they have to pay to their own government: no matter how high it is, the Brits would still feel Brits! Apparently, the “global citizenship feeling” stops at national borders. 

Stretch our governments
Despite the fact that almost the whole world is now connected via the internet and social media the global population has not become a global community. Facebook is a very powerful tool to connect people, but not strong enough to build a real global community. Although we like to think of ourselves as globally connected people and communities, we are still organized as Nations with national governments, presidents and strategies we vote for, and with national budgets, national education systems and national armies. Psychologically speaking we are countries at the most, not members of humanity.

To stretch our local community to the global level we need to stretch our governments. Facebook can help here, but we really need International Intergovernmental Organizations like the United Nations to actually do this. 

Which 4 things can International Organizations do which Facebook cannot do to build a global community?

1/ Provide a room

Social media can connect, but they cannot make people care for each other as a community. Because to care, people need to meet physically. They need to be with each other and get used to each other as a person. They need to "sniff" each other.

Facebook cannot do that because you cannot meet in Facebook, even though it may feel like it. When you react to someone in a Facebook conversation you may think you are meeting someone, but in reality you are only reacting to an opinion and to a profile. To build a community you need a physical room where you can meet the person behind the opinion. Because with an opinion you can do nothing, but with a person you can.

2/ Convene people to the room

Providing a room is not enough. You need to bring people to the room. While Facebook only connects you to a virtual room, UN organizations provide real rooms and invite people to come to these rooms for meetings. For example UNESCO has many of rooms in the world: not only in its 52 Field Offices, but also the rooms they rent when they want to convene one of its many communities.

3/ Planning and coordination

If you bring people to a room and think they will automatically become a global community that produces global solutions, you are too optimistic. It takes coordination and a plan to turn a group of people into a focused community of interest. 

International Organizations provide these plans on a global level. A good example is the World Heritage Convention: it’s a recipe for the global community to preserve its common heritage. And it works: the Deputy-Major of Paris just decided to close the banks of the River Seine for cars to protect this UNESCO World Heritage that belongs to humanity (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1629807-pietonisation-des-berges-de-seine-pourquoi-il-est-indispensable-d-aller-au-bout-du-projet.html). This is a local sign of global solidarity.

4/ Make people accountable and follow-up

When I tell people about UNESCO’s plans, like its plans to promote the protection of documentary heritage, they say: yes, you had a nice meeting and then… what? It’s just words and vain promises they say, made by people who don’t need to make money in the real world.

That’s not quite true. International Organizations have a mechanism to turn words into reality: accountability and follow-up. They ask people (both governments and citizens) what they do concretely to implement their promises and what the results are. This is really key, and Facebook really doesn’t do this!

Example: PERSIST
Take the global problem of “digital unsustainability”. This is an unknown but very serious problem: what you write today can be no longer accessible tomorrow because software evolves all the time. 

We discussed this issue in a room in the Netherlands with representatives from many countries. There was a powerful momentum in the room to do something - pure people enthusiasm!- and we decided to create an initiative called PERSIST. “We’re gonna do this, its important!” we said. By the end of the meeting we said to each other: “We have Facebook and internet so we can continue to work on this via internet when we’re back home”. 

But back home we got absorbed by our day-to-day reality and obligations. PERSIST started losing its “We’re gonna do this!” momentum and became work on top of our regular job....

To overcome this you need accountability: someone who keeps the global conversation going to see if the community makes progress. Not just by ticking the boxes via e-mail (this done, this done) but also by talking. It’s hugely important to bring the community members together in live (skype) conversations because these conversations bring back that feeling of enthusiasm and fervor we had in the real room. 

These conversations also remind the virtual community of the real community behind it: real people doing real things together they really believe in. It energizes the community. International organizations provide that positive, catalyzing follow-up and accountability. In this video I explain this function and other functions of International Organizations: https://www.youtube.com/watch?v=fjqmDoSVLNM

Conclusion

Don’t think that Facebook is going to build a global community: Facebook connects opinions but doesn’t make people meet. International Organizations not only make people meet, but their strength is that they do this in the name of Nations. 

Like UNESCO's PERSIST programme, which is more than the activity of some individual experts. It is foremost the commitment of 195 governments to the following Recommendation about preserving documentary heritage: http://portal.unesco.org/en/ev.php-URL_ID=49358&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html. That involvement of the governments of the world actually creates the global solidarity that you can feel when you sing “Imagine” but that is still so difficult to implement in the real world.

@Oosterenvan 

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Friday, December 2, 2016

Quel Fontenay-aux-Roses demain ? Décidez-en!

Notre ville s’apprête à changer de visage. Car un projet appelé « PLU », qui changera les règles en matière de construction, se dessine actuellement. Ce document déterminera si demain un promoteur pourra construire, dans une zone X, un pavillon ou carrément un immeuble, un bâtiment de 6 m ou 26 m de hauteur, un bâtiment entouré de beaucoup ou de peu d’espaces verts, etc.

Vous avez jusqu’au 13 décembre pour vous exprimer sur ce document via le lien suivant : http://www.fontenay-aux-roses.fr/plu/enquete-publique/exprimez-vous.htm. Faites-le, c’est important !

Attention, il n’est pas évident de lire et de réagir à un PLU. Il s'agit en réalité d'une série de documents assez techniques, et il est donc difficile d’imaginer les conséquences concrètes de certaines phrases. Que faut-il penser par exemple d’une phrase énigmatique telle que :

« l’étendue de la surface des espaces verts complémentaires sera calculée en fonction de la nature des substrats utilisés et pondérée à l’appui d’un coefficient de biotope de 1 pour les espaces verts de pleine terre et de 0,8 pour les espaces verts complémentaires d’une épaisseur de terre végétale supérieure à 70cm, hors pleine terre » ?

Aïe aïe.... Et pourtant nous devons essayer de décrypter ce code mystérieux car c’est lui déterminera à quoi ressemblera notre cadre de vie de demain !

Je me suis collé à l’interprétation de ce petit bout du PLU qu’est cette phrase énigmatique que je viens de citer. J’explique ses conséquences directes sur votre environnement dans une vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=6gipUfzBQ0c&t=34s. J’espère que d’autres Fontenaisiens interpréteront les conséquences d’autres règles dans le PLU : partageons la tâche !

Pour ceux qui décident d’agir et de participer à l’enquête publique sur le PLU : attention, il ne sert à pas grand-chose d’écrire « je suis opposé à la densification » ! Car le Commissaire-Enquêteur, qui est chargé de traduire vos observations en une liste de recommandations pour corriger le PLU, ne prendra en compte que les arguments qui font référence explicitement aux articles mentionnés dans les différents documents qui composent le PLU : http://www.fontenay-aux-roses.fr/plu/enquete-publique/dossier-denquete-publique/dossier-darret-du-plu.htm.

Donc quoi faire? 

Cherchez d'abord votre bonheur dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) ; et il y en aura car il est presque poétique! :
Vérifiez ensuite que votre bonheur est correctement traduit dans les règles du PLU :

En d'autres termes:

N’écrivez pas simplement « non à la densification ! »

Car n'oubliez pas que le Commissaire-Enquêteur ne fera que vérifier la traduction réglementaire des textes du PLU et n’interviendra pas dans les « guerres idéologiques » qui opposent ceux qui défendent et qui s’opposent à la densification. Même s'il était d'accord avec vous qu'il ne faut pas densifier, ce n'est pas son travail de dire à la Mairie qu'elle doit changer sa stratégie!

Ecrivez plutôt « dans zone A on ne peut pas faire B car dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) il est écrit C, ce qui est en contradiction avec D dans les règles du PLU.

Oui, ça fait beaucoup de documents difficiles. C’est presque décourageant en effet. Mais je vous encourage ! Car plus nous nous intéresserons activement à ce document, plus Fontenay-aux-Roses aura une chance d’évoluer – et je cite un ami – avec ses habitants et non pas malgré ses habitants

Voici, pour terminer, quelques derniers conseils pour votre réaction, que j’ai glanés dans l’une des nombreuses réunions associatives auxquelles j’ai assisté ces derniers jours :


Merci beaucoup pour votre participation à l'enquête publique!