Sunday, September 18, 2016

Petit panier plein de bonheur

Tout a commencé par l’idée d’une voisine. Elle aime les livres et elle aime partager cette passion. Un jour, elle a mis quelques livres dans un panier devant son immeuble. Avec un petit mot dessus : « Servez-vous ». Petit à petit, les livres ont commencé à disparaître. D’autres voisins ont voulu participer à ce mini-projet. Ils ont regardé chez eux s’ils avaient quelques livres à donner. Le panier a commencé à être alimenté. Une petite institution citoyenne a commencé à naître.

Moi et ma femme nous regardions ce panier tous les jours. C'était drôle, ce tout petit panier mignon perdu dans la rue qui parlait à chaque personne qui passait : « Mais lisez ! Prenez ! Il y en a des beaux aujourd’hui ! ». De façon inattendue, nous nous sommes attachés à ce panier comme si c’était aussi notre boutique. Pas un service municipal mis en place par une administration mais un geste personnel, intime presque. Notre désir de partager des choses avec les autres probablement.

Nous sommes fous de chats. Trouver ce livre dans le panier était comme recevoir un petit cadeau du ciel. 

Une nuit, il devait être trois heures du matin, ma femme s’est réveillée en sursaut. Une grosse averse. « Mais les livres ! Ils vont se mouiller ! ». Elle s’est précipitée vers la fenêtre pour regarder. Heureusement que quelqu’un avait déjà rentré le panier. Mais il fallait faire quelque chose quand même. Notre panier avait besoin d’une petite maison pour être protégé.

Pour ceux qui ne le savent pas : aux encombrants de Fontenay-aux-Roses on trouve tout, à condition d’être un peu bricoleur tout de même. Il a suffi de 5 minutes pour trouver une petite commode qui faisait l’affaire. J’ai retiré les tiroirs, j’ai scié quelques planches et j'ai peint trois mots dessus : « PRENEZ ou DONNEZ c’est GRATUIT ! ». Vous n’imaginez pas notre plaisir en allant voir le panier pour lui offrir son nouvel abri. C’est ridicule, mais c’est comme ça. C’est comme si nous sauvions quelque chose de fragile et d’important : un bout de convivialité.

Mon défaut est l'impatience. Ne pas trouvant le panier dans la rue un soir, j'ai inauguré la commode avec un panier de remplacement en carton. Le plaisir ne pouvait pas attendre.

Le succès ne s’est pas fait attendre. Vous n’imaginez pas les conversations que nous avons pu avoir autour de ce meuble dans la rue. C’est fou comme cette construction bizarre, qui ne contenait que quelques vieux livres et deux, trois magazines, était capable de dégager une super ambiance à n’importe quel moment de la journée.

Problème : le nettoyage municipal. On avait désormais sauvé le panier de la pluie, mais non pas des jets d’eau de la municipalité qui nettoient la chaussée. Il fallait donc mettre le panier en hauteur. En plus, le panier était devenu beaucoup trop petit. Pour faire d’une pierre deux coups, nous avons équipé la commode d’une belle étagère ancienne, trouvée dans rue elle aussi. Car nous n’aimons pas que la lecture, mais aussi notre environnement. J’ai trouvé aussi une belle planche qui avait exactement la même largeur que l’étagère. Après un bon coup de scie, cette planche est devenue le toit de notre « Bibliothèque de la Place ».




Ce dimanche matin, en regardant par la fenêtre, nous avons discuté avec ce sympathique Monsieur qui regardait attentivement les livres. « Le monde est envahi par la technologie, et on ne se rencontre plus » a-t-il dit. « Alors qu’on a toute cette richesse à partager ensemble ». Cette phrase m’a touché. Car c’est vrai. Il est longuement resté devant la bibliothèque à feuilleter les livres et à lire. Il est professeur peut-être. En tout cas, je le salue chaleureusement.

Je salue chaleureusement ce Monsieur. C'est lui qui m'a inspiré ce blog.

Dans le grand monde qui se globalise et se numérise de plus en plus, il est important de ne pas oublier le petit monde que nous avons autour de nous. Cette petite histoire montre qu’il suffit de n’importe quoi pour vous connecter avec ce petit monde. Il suffit d’une petite idée et d’un peu de courage.

A bientôt devant la boîte à livres de la place du Général de Gaulle!

@Oosterenvan




Saturday, September 17, 2016

Affaire Soubise: il faut améliorer le dispositif 'Comité des Habitants'

Le 14 septembre 2016 j’ai assisté à une réunion publique au Conservatoire rue du Docteur Soubise qui avait pour but de présenter le projet de la vente partielle de ce bâtiment. L’association du Conservatoire Soubise s’était opposée à cette vente partielle car elle préfère garder le bâtiment disponible pour les Fontenaisiens dans son intégralité.


Les ‘pour’ et les ‘contre’
Bien que j’aie beaucoup de sympathie pour le désir de ne pas abandonner une partie de notre patrimoine, je penche néanmoins pour le projet proposé par la Mairie. Car en pesant les ‘pour’ et les ‘contre’, j’arrive à la conclusion que les 'pour' pèsent plus lourd dans la balance. Mais aidez-moi si je me trompe :

CONTRE (la vente partielle) : \On garde un dispositif public disponible (à condition que l’on trouve 1,5 millions d’euros pour le mettre aux normes) ; \On peut louer ce dispositif à des sociétés au bénéfice de notre trésorerie et créer ainsi des emplois.

POUR (la vente partielle) : \On garde la partie du dispositif public dont les Fontenaisiens ont besoin (en plus du nouveau conservatoire qui vient de s’ouvrir) et on pourra la mettre aux normes avec le produit de la vente de l’autre partie ; \On arrête tout de suite la dégradation de l’immeuble par l’usure et par le risque de dégradations volontaires par des squatteurs en l’absence de gardien ; \On crée des emplois avec les 3 sociétés qui sont prêtes à s’y installer et qui ne représentent pas de nuisances sonores ou autre.


‘Il y aura assez de salles’
Le Maire a exclu une pénurie de salles avec les deux arguments suivants :
1/ D’autres salles vont se libérer bientôt : un espace en cours d’aménagement dans l’immeuble Saint Prix, un autre au Panorama et, enfin, les vastes locaux du centre de tri de La Poste qui vont se libérer prochainement ;
2/ La disponibilité des salles existantes va probablement s’améliorer suite à une étude qui sera menée bientôt concernant l’utilisation des salles. Le Maire a dit que certains utilisateurs ne rendent pas la clé pendant un mois, empêchant ainsi d’autres utilisateurs d’utiliser la même salle.

La racine du problème
Le but de ce blog n’est pas de faire une analyse parfaite de toutes les raisons qui me font croire que le projet de la Mairie est plutôt raisonnable. Car cela impliquerait un débat plus vaste : le mandat de la Mairie consiste-t-il à louer des bâtiments ? La Mairie doit-elle attendre le résultat de l’étude concernant l’utilisation des salles ? Aurait-elle dû dépenser les 1,5 millions d’euros pour la place de l’Eglise plutôt pour rénover le Conservatoire Soubise ? Etc.

Le but de ce blog est plutôt de pointer la racine du problème, qui revient sans cesse dans les discussions que j’entends sur les rapports entre la Mairie et les citoyens. Cette racine, ce n’est pas tant la vente en elle-même je crois, mais l’exclusion des citoyens dans la prise de décision. La colère et le mal sont si vifs car le nerf de la démocratie est touché : la confiance. 

Explication : selon l’Association Soubise, la Mairie avait promis que si elle changeait d’avis et décidait de vendre contre une promesse faite précédemment, elle impliquerait l’association dans sa réflexion. Cela n’a pas été le cas, et cela fait très mal et à très juste titre. Heureusement que le Maire a exprimé plusieurs fois ses excuses pour ce qu’il a qualifié de ‘maladresses’, et je pense que cela a contribué malgré tout à un certain apaisement. Les blogs qui succéderont le mien le confirmeront ou l’infirmeront.....

Conclusion
Il faut d’urgence renforcer l’infrastructure démocratique des Comités des Habitants pour éviter qu’une telle rupture de confiance, de dialogue et de démocratie ne puisse se reproduire. Une réflexion est en cours à ce sujet. Il faudra qu’elle soit sérieuse et qu’elle précise entre autres : \combien de fois et dans quelles circonstances le CdH et la Mairie doivent se rencontrer ; \quels citoyens et associations peuvent devenir membre ; \comment les échanges seront communiqués aux Fontenaisiens et pris en compte dans la décision finale.


Oui, tous ces échanges avec les Fontenaisiens ralentissent sans doute la machine, certes. Mais ils sont le seul moyen d’arriver à un développement de notre Ville qui soit inclusif, franchement légitime et, ne l’oublions pas, encore mieux adapté et de qualité. Car si les excuses sont gratuites, elles ne sont pas indéfiniment multipliables pour autant.

@Oosterenvan

Monday, September 5, 2016

UNESCO PERSIST Cooperation with the National Library and Archives of Quebec



Imagine that the world has gone dark. No light, no electricity. We would be unable to see, to read. We would lose access to knowledge, to the records of our history, to our cultural and scientific memory. We would have to start from the beginning, retracing the centuries of carefully taken steps, and repeating many of them, including the ones that led to blind alleys.

In the digital age, this is precisely what UNESCO’s PERSIST Programme wants to avoid: the “darkness” that ensues when the software we use stops functioning. Because without software the data, the content, the images, the calculations, all sink into darkness. And we, humans, cannot “see digital” without software programmes.

PERSIST reduces the risk of “digital blindness” by extending the use of software in time. It is setting up a PERSIST Software Foundation to ensure that the software continues to run in the future and be the “light” that we need to see digital.   

The need to use obsolete software is shared by all memory institutions, including national libraries and archives around the World. Most of them have their own obsolete software deposits and their technical staff installs the software that is critically needed. Spending the same effort by different institutions is not very efficient from different viewpoints:

1.    Legal: Each institution must obtain licenses for old software from the software vendors.
2.    Technology: Old software requires a “computational environment” (the operating system) in which it can function and access files. As computers and operating systems evolve, the old systems disappear. And the new systems cannot interpret the commands of the old software. Thus, ICT specialists must create special programs – called emulators and virtual machines –  to serve as “translators” between old and new computers and operating systems.
3.    Economics:  Efforts of ICT specialists cost money. Creating special programs for each institution separately is not an efficient way of dealing with legacy software (obsolete software), especially when the number of software products is constantly increasing.

PERSIST aims to help memory institutions to address their needs by using the common PERSIST platform to share:

1.    ICT licenses which can be done by depositing old software in one global UNESCO PERSIST Software Foundation.
2.    ICT capacity (specialists and server space) to keep the old software owned by the PERSIST Software Foundation running.
3.    Services that make both the legacy software platform and the memory institutions’ efforts economically sustainable.

In this early stage, the PERSIST Software Foundation must raise funds to pay for the ICT capacity and set itself up as a fully functional enterprise with the goal to:

1.    Identify and grow the population of users who need to access old files (memory institutions, companies, universities, citizens, etc.).
2.    Identify services that customers would need (for example, an “app store” for obsolete software versions).
3.    Establish a business model to create revenue and sustain the services.

To discuss these steps, Prof. Natasa Milic-Frayling, the Chair of the PERSIST Technology and Research Workgroup, recently met with Tristan Müller, the Director of Digitalization of the National Library and Archives of Quebec (BAnQ) and his colleague Evelyne Gratton, coordinator of post-digitization and digital curation operations. They agreed to explore different “use cases” which can enable PERSIST to offer services to many organizations thanks to an economy of scale. 

Prof. Natasa Milic-Frayling and Stein van Oosteren during the conference call with Tristan Müller and Evelyne Gratton (BAnQ).
 This fortuitous development is a result of a meeting between BAnQ’s President Director-General Christiane Barbe, her Director of International Affairs Sophie Montreuil and Dutch government representative Stein van Oosteren at UNESCO. This cooperation is of great importance to PERSIST as it expands its reach to the francophone region. The next step will be an introduction of PERSIST to the network of francophone memory institutions named Réseau Francophone numérique (http://www.rfnum.org).

(French translation to be followed soon!)